Longs voilages épais, du velours rouges parmi les détails, des chandelles comme source de lumière aux petites tables basses disposées comme des alcôves. C’est à la nuit tombée que le bar éclot. Après avoir longé le comptoir en marbre, les tables au fond de la pièce, au rez-de-chaussée sont les mieux placée. C’est ici que l’on domine l’espace, dans les petits papiers du mixologue qui nous apprend son langage cocktail. La Lune et le Chariot sont les cartes que l’on tire et elles deviennent un breuvage délicat que l’on décompose pour en deviner les ingrédients. À côté, deux amis discutent et rient aux éclats; derrière, un couple lové sur les coussins se murmure de doux échanges. Les paroles se confondent dans un charabia effervescent et s’évanouissent sous les airs de jazz. Le parquet grincer à mesure que l’on circule au premier, où de petits boudoirs accueillent d’autres tables et d’autres – plus grands – canapés. Décrit comme le “théâtre de nombreuses surprises”, la place au fond près du barman donne une vue d’ensemble à l’abri des autres regards. On s’abandonne au charme du lieu, dont l’esprit rappelle celle des gentlemen club feutré  à l’anglaise ou des coulisses de spectacle, juste avant d’enter en scène.